L’hypnose est au départ une pratique médicale, elle a été ensuite dévoyée par le music-hall. Quand on voit les caricatures de l’époque, je ne suis sûr d’avoir envie d’essayer… Manipulation, fascination, emprise, extase, que de caricatures !
Ceux qui, ayant recouru à l’hypnose, vont mieux évoquent souvent une porte qu’ils ont franchie. Une porte vers la guérison. Que s’est-il passé qui a modifié leur rapport à eux-mêmes et au monde ?
Redevenir sensible, sans restriction, n’est pas sans conséquences. Rester insensible ou peu sensible permet d’éviter de résoudre les problèmes existants ou ceux qui se présentent. A l’inverse, être sensible oblige à réagir à toute confrontation. Pour accepter de ressentir à nouveau, il faut n’avoir rien à perdre. Le point d’appel, puis d’appui, est souvent une grande souffrance qui oblige à se rendre sensible tout court, sans condition. La personne se laisse ressentir tout ce qui vient, à la manière d’un animal. Elle retrouve sa boussole biologique.
Que propose l’hypnose ?
Voilà ce que propose l’hypnose : franchir des portes pour approcher le sentio, ergo sum. Le sentir provoque une cascade de réactions en chaîne ; il permet une reprise du mouvement. Se mouvoir à nouveau dans son propre corps et à la place qui est la sienne, voilà ce qui est porteur de guérison.
Une conférence du cycle « De l’irrationnel dans nos vies », enregistrée en mai 2017.
Jean-Marc Benhaiem, médecin hypnothérapeute attaché des Hôpitaux de Paris, directeur du diplôme universitaire d’Hypnose médicale à la Pitié Salpêtrière.
10.11.2017 (MIS À JOUR LE 02/07/2018 À 10:28)
